« Autrefois je considérais que chaque original était un malade
Mais à présent, je considère que l’état normal d’un homme
Est d’être original »
Anton Tchékhov

Méta-Organisation, les nouveaux modèles de création de valeur, n’est pas un livre sur l’art du management. C’est un livre sur l’art de l’organisation, et quel art! Un art qui invente des structures et des systèmes qui se recombinent de façon permanente au point de muter d’une génération à l’autre et qui, surtout, résistent à bien des erreurs de pilotage. Un art de l’organisation, sous-estimé, incompris et magique car la primauté de l’auto-organisation des systèmes devient manifeste. Et d’autant plus manifeste que les réseaux d’ordinateurs, nous le verrons, vont faciliter la mise en œuvre d’organisations « prêtes à utiliser » qui limitent les erreurs de pilotage. Rarement le manager prend conscience que son talent, il le doit aussi à la qualité de l’outil qu’il pilote. Un outil nous le verrons qui prend d’autant plus de valeur que son modèle économique est performant.

Auteur d’une dizaine d’ouvrages sur les organisations du XXI siècle.

Beaucoup de livres ont été écrits sur la conduite des entreprises et le management, sur les pilotes et le pilotage. Des années d’expérience en entreprises et d’interventions très variées nous laissent dans des abîmes de perplexité. Que voit-on? L’obsolescence rapide des modes et des méthodes de management. Des générations de managers qui ont chacun leur modèle préféré, le plus souvent destiné à conforter leur ego et leur comportement profond, sans que pour autant les marges des entreprises des années 90 soient substantiellement supérieures à celles des années 50. Au fond, qu’est-ce qui a vraiment changé? Pas vraiment le conducteur, mais plutôt le véhicule. Nous en sommes intimement convaincus, la victoire vient plus souvent de la maladresse de son concurrent que de notre propre habileté. Autrement dit, la faute de conduite met plus souvent le concurrent dans le fossé que l’on ne trouve d’entreprises capables de grimper dans le classement par leurs propres performances. La Bruyère, qui ne dédaignait pas faire son “ benchmarking ” chez Esope, le résume très bien: «  il n’y a que deux manières de s’élever, ou par sa propre industrie, ou par l’imbécillité des autres . »Parfois cela amène à se demander s’il n’y a pas un ange gardien pour les managers qui conduisent leur entreprise comme des chauffeurs du dimanche?! Que conclure!? Hé bien que si ça marche, ce n’est pas parce que les conducteurs sont devenus meilleurs mais parce que la voiture et les infrastructures sont plus sûres, plus performantes! Que nous construisons des voitures, pardon, des organisations, qui ont multiplié les assistances au pilotage afin de tenir de mieux en mieux la route sur des voies de plus en plus rapides.

Pour changer un peu des considérations sur les méthodes de conduites d’entreprise, la thèse de ce livre ignore les conducteurs, leurs travers et leur génie, tout comme leurs passagers, pour ne s’intéresser qu’à la fantastique prolifération des systèmes nouveaux qui sont en train de naître sous nos yeux, qui résistent aux chemins les plus hasardeux pris par leurs pilotes. Aussi montrerons-nous l’importance d’investir dans des modèles nouveaux d’organisations. Mais quels modèles!? Car nous assistons aussi à la fin des modèles. De quelques modèles typés et facilement reproductibles nous passons à une fabuleuse prolifération de combinaisons entre acteurs économiques et entreprises pour mieux servir leurs clients, améliorer leurs marges, se différencier. Chaque entreprise doit s’adapter à des contextes à la fois familiers et nouveaux qui l’obligent à s’allier et construire des partenariats qui seront plus ou moins créateurs de valeur. Dans un contexte d’instabilité croissant, alors que les organisations sont soumises à une adaptation continue, nombre d’entreprises sont en danger parce qu’elles souffrent d’un déficit organisationnel dramatique. Devenues très interdépendantes, elles stagnent ou dépérissent, faute de compréhension par leurs dirigeants des possibilités des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) pour créer de nouveaux modes de richesses, alors que leurs concurrents au contraire se développent avec succès en se virtualisant dans les réseaux du XXIè siècle. Ce livre est l’histoire des métamorphoses prévisibles de l’entreprise du 21ème siècle. Celle des opportunités nouvelles offertes aux plus audacieux et des facteurs clés de succès des nouvelles entreprises virtuelles.

https://www.ettighoffer.fr/546/met-organisations-2000

Précédent

L'innovation organisationnelle clé de la compétitivité

Suivant

La compétitivité par le modèle organisationnel «plug and play»

A propos de l'auteur

Denis

Denis Ettighoffer, fana de science-fiction, auteur de « L’entreprise virtuelle », le livre qui l’a fait connaître en 1992 est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Ses contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels sont nombreuses. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Son parcours atypique aura forgé chez lui une pensée singulière. Son dernier livre, « Netbrain, planète numérique, les batailles des Nations savantes » (Dunod) a reçu le prix du livre du Club de l’Economie Numérique en 2008. Denis Ettighoffer un temps Membre correspondant de l’Académie de l’Intelligence économique collabore désormais avec l’équipe d’IDEFFIE (Développement de l’expertise française et francophone à l’international et en Europe ) .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

quatre − trois =

Voir aussi

trois × trois =