Denis Ettighoffer, 82 ans, né le 6 avril 1943 à Lourdes, est un des spécialistes français de l’étude projective de l’impact des technologies de l’information et de la communication (TIC) sur l’évolution des sciences de l’organisation et de l’économie1,

Vie privée et formation initiale – Ainé de cinq enfants, l’impécuniosité de sa famille l’oblige à suivre une filière technique courte. Il aura lui-même six enfants : quatre d’un premier mariage et deux d’un second.  À 17 ans il obtient un CAP de mécanicien automobile et passe – dans l’armée de l’air – les certificats et brevets de mécanicien avion. Il quitte l’armée en 1965 pour entrer à la SEREB (Société d’études et de réalisations d’engins balistiques) au Centre d’Essai des Landes, future Aérospatiale. En 1969, il crée les ACAI (Ateliers de création artistique et industrielle). Il dépose plusieurs brevets et développe en trois ans son propre réseau de distribution et d’entreprises sous-traitantes. Autodidacte, il pratique plusieurs métiers avant de trouver sa voie et de reprendre des études supérieures à l’âge de 36 ans.

Carrière : Entre salariat et entreprenariat – Devenu « ingénieur d’affaires grands comptes », il occupe en 1973 des fonctions de support (« vertical market » : études d’applications de la bureautique), et de responsable du département Bureautique (chez Kalle Infotec, Rank Xerox) En 1977, consultant chez IX Conseil, il participera à la conception des premiers ordinateurs bureautiques de Bull. C’est l’époque ou Najah Naffa travaille sur le projet pilote Kayak [archive], sur les systèmes de bureautique avancée (Office Information System).

Membre puis vice-président du collège bureautique de l’Association française de cybernétique économique et technique (AFCET), il organise des rencontres au tour des les impacts des TIC et sur la modernisation des administrations françaises. Il commence à publier des chroniques sur le sujet évoquant régulièrement l’importance de faire évoluer les organisations pour les adapter aux progrès techniques en cours.

En 1981, à 38 ans, il prend la direction générale de « CSB Bureautique » (filiale commune à Capgemini et Bossard Consultants) qui le lance définitivement dans le monde du Conseil. En 1983, l’entreprise est absorbée par Bossard Consultants : promu directeur du développement pour les NTIC et senior partenaire (1985-1992), ses missions concernent l’utilisation stratégique des technologies de l’information. À ce titre, il contribue à la modernisation d’administrations centrales (Finances, Équipement, entre autres) et à la mise en œuvre de l’informatique, de la bureautique et de la télématique au sein de nombreuses entreprises et collectivités territoriales.

En 1992 : Création d’Eurotechnopolis Institut – Denis Ettighoffer crée le think-tank Eurotechnopolis Institut en quittant le groupe Bossard Consultants et en publiant son premier livre « L’entreprise Virtuelle et les nouveaux modes de travail » [i](Odile Jacob).

Dès l’origine Eurotechnopolis Institut travaille avec la participation de grandes entreprises et organise avec le soutien du groupe IGS  des conférences sur l’avenir et l’impact des TIC sur la société, le travail, l’entreprise et l’économie. Eurotechnopolis Institut est à l’origine de nombreux projets innovants. En 1993, accompagnement de la création de la première banque en ligne Citelis au Crédit Mutuel de Bretagne.

En 1994, son livre sur le « Bureau du Futur » inspire la mise en place du réseau de services bureaux NewWorks[1]. En 1996, accompagne-ment de la mise en œuvre du premier Centre d’Affaires et de Services Partagés, le Telespace de Villard-de-Lans, dédié à l’aménagement du territoire4, d’où sortira le concept de Cyberposte[ii] alors qu’il travaillait sur la politique d’aménagement du territoire de la POSTE. Il s’agit des premiers bureaux de Poste reliés à Internet afin de favoriser l’apprentissage de ses usages. Abandonné.

En 1995, dans le cadre d’un projet européen réunissant Eurotechnopolis Institut, Lotus (Projet Inter-Communauty), le Groupe IGS, la City University of London et IBM, lancement du projet du premier Campus Virtuel Européen : le CVE, une première tentative (infructueuse) de créer un réseaux d’experts pour les chefs d’entreprises à l’image de ce qui se fait au Canada.

En 1998 il présente son livre : « Le syndrome de Chronos : le nouveau mal des temps modernes », lors des rencontres de la Cité de la Réussite à la Sorbonne. Enfin, il est membre de la commission Thierry-Breton sur le télétravail et les téléservices pour l’aménagement[iii] du territoire. C’est à cette époque qu’il propose une nouvelle vision de l’organisation future des bureaux.

En 1999, il crée le premier incubateur virtuel, e-business Generation (archives internet) qu’il cèdera à la région Poitou-Charentes5. En 2002 : il met au point le prototype de Virtual Business Center : HttpCorp.com, un centre virtuel d’affaires et de services à distance à l’intention des professions libérales, consultants et travailleurs indépendants. Le concept sera repris par Entreprise facile. Il conduit de nombreux travaux d’études sur le Travail du futur, le Télétravail et la création d’emplois consécutive à la diffusion de la micro-informatique. Avec des entreprises associées à Eurotechnopolis (IGS – Darty – IBM), il crée un concours de « créations de micro-activités ». Il sera un des acteurs de la mise en œuvre du CICA (Centre de Communication Avancées) de Sophia Antipolis, conçu à l’occasion d’un schéma directeur du département. Consultant pour le projet Scribe de l’aménagement du Ministère de l’Economie et des Finances à Bercy, nous le retrouverons participant à la mise œuvre de la plateforme de services du Centre Européen de Prévention des Risques (CEPR).

Durant plus de vingt ans, Eurotechnopolis Institut constituera une base de connaissances, d’expériences et d’analyses notamment avec ses dossiers d’E. Stratégies en offrant la possibilité de télécharger certaines des études. Denis Ettighoffer multiple les rencontres et lance les Lettres d’Eurotechnopolis. Période durant laquelle il publie plusieurs ouvrages dont les plus connus, primés ou nominés, sont « Le Syndrome de Chronos », « E-business Generation », « Meta organisation, les nouveaux modèles créateurs de valeur », « Netbrain, les batailles des nations savantes », « Du Mal travailler au mal vivre », où il continue son travail d’étonnement sur les façons (parfois idiotes) dont nous laissons filer le temps sous la pression des technologies.

Denis Ettighoffer a contribué aux travaux du Commissariat général du Plan, sur le Travail et l’Emploi dans 20 ans sur l’évolution des modes de travail et l’impact des technologies de l’information et de la communication (TIC). A ce titre il a participé à la Commission de réflexion sur « la souffrance au travail » ainsi qu’aux travaux du Sénat sur l’aménagement du territoire. Il a aussi participé aux réflexions d’autres cercles de prospective pour des institutions comme le CEFRIO (Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations), au Québec, axées sur le travail numérique et l’économie immatérielle. Enfin, il entretiendra des relations suivies avec différents acteurs de la Commission Européenne intéressés par les travaux d’Eurotechnopolis Institut.

Dès les années 90, il évoque une crise des référentiels13 pour illustrer les difficultés d’adaptation des organisations aux enjeux clés de l’économie quaternaire, l’économie des Idées, qui fera l’objet d’un ouvrage « Netbrain, les batailles des Savoirs ».Il lance le concept de « efertilisation », de cocréation ou co-innovation pour caractériser la nouvelle économie des idées10 et crée l’Observatoire d’Eurotechnopolis avec l’exploitation d’un méta-moteur, sorte de « Vigie » incorporant un score de pertinence.

Il vend Eurotechnopolis Institut, sa Lettre et ses marques en 2006 à l’IGS (Institut de Gestion Sociale). Il exercera encore durant dix ans des activités de conférencier et de formation notamment en Afrique, Togo et Sénégal, mais aussi en Algérie et en Tunisie où il interviendra à plusieurs reprises en tant que formateur aux nouveaux modes d’organisations sous l’influence des NTIC.

[1] Qui se recentrera finalement sur les métiers de l’impression
[i] L’appellation « entreprise virtuelle » a été proposée en 1992 par Denis Ettighoffer en France et par Davidow et Malone aux États-Unis, puis a été popularisée par un article paru dans « Business Week » en 1993 [archive], sur lesechos.fr
[ii] Le projet CyberPoste [archive], sur liberation.fr
[iii] Cybervillage pour entreprises à domicile [archive], sur L’entreprise.com

En 2008 – Création du blog « Ettighoffer Digital Campus ». Dans son blog Ettighoffer Digital Campus, Denis Ettighoffer continue ses contributions sur l’influence des TIC dans notre société. Une de ses propositions les plus significatives est celle du droit à l’oubli6,7, qui deviendra une loi.

Il reste un fervent défenseur du Copyleft, provocant même avec ce texte. Selon lui, les TIC ont modifié les règles d’accès aux œuvres et la société doit urgemment moderniser son système de rémunération des artistes. Fin des années 1990, alors que la spéculation sur les actifs immatériels, la guerre des brevets et du copyright ne cessent de s’intensifier, il insiste sur les différentes façons d’aborder les spécificités de l’économie immatérielle, pour créer de la valeur et pour se protéger des risques de perte de certains actifs immatériels.

En 2000, cherchant à concilier sciences économiques et sciences de l’organisation, Denis Ettighoffer en fera l’objet d’un livre Méta@-organisations, les modèles d’entreprise créateurs de valeur, prix Turgot, qui défend l’idée selon laquelle il convient de mettre de l’innovation dans la conception de nouveaux modèles organisationnels. Il insiste sur la remise en question des référentiels traditionnels8 sous la triple influence de la croissance de l’économie immatérielle, la numérisation du monde et la diffusion accélérée des infrastructures des télécommunications. Il rappelle l’importance de la création de la valeur par l’innovation organisationnelle9. Plus que la puissance technologique et la quantité d’investissements dans les TIC, c’est la qualité des organisations, l’efficacité globale, qui, pour les organisations, comme pour les États, feront la différence dans un contexte hyper concurrentiel.

Depuis 1994, Il plaide pour un investissement massif dans les industries de la simulation considérant qu’elles seront au XXIe siècle ce qu’a été l’industrie automobile au XXe siècle. Une réflexion associée à l’importance croissante de l’économie « low cost », avec le démarrage d’un nouveau cycle social11 et économique caractérisé par un objectif d’éco-efficience globale rendue possible par les industries du numérique. Dès son premier livre « L’entreprise virtuelle » de 1992, Denis Ettighoffer, démontrait l’intérêt de la substitution progressive des « esclaves mécaniques » par des « esclaves numériques ». Pour lui un facteur clé pour réduire nos dépenses énergétiques12 et fortifier notre compétitivité vis-à-vis des pays émergents.

Au début des années 2000, avec la fin des effets frontières du fait des TIC, il met en évidence l’importance de la formation des réseaux savants14 et des zones d’innovation, en observant que nous passons de la spécialisation des territoires à celle des réseaux, ce qui aura des conséquences majeures sur la conduite du développement économique15.. Voir Archives sur son site Ettighoffer Digital Campus

Il a été membre correspondant de l’Académie de l’Intelligence Économique durant quelques années et reste un auteur prolifique sur plusieurs Médias, Les Echos, LinkedIn ou encore Futur Hebdo, Facebook… etc. Il s’intéresse à la politique sociale, économique et aux stratégies des États en matière de développement dans une économie numérique. L’occasion pour lui de défendre l’idée « de l’impôt négatif » de préférence à celle du « revenu universel d’assistance » .

2018 – Une nouvelle vie : Romancier, alias Denys Detter – Il est temps pour lui « de poser le sac ». Il se présente comme un aventurier de l’écriture en s’attaquant à un genre très éloigné de son univers professionnel à savoir l’écriture de romans et de nouvelles prospectives. A cette occasion il crée un blog dédié à sa nouvelle identité Denys Detter, Writer & Storyteller de l’imaginaire. Fana de Science-fiction, il a décidé d’ouvrir sa propre rubrique « Visions du Futur » sur son blog où ses lecteurs découvrent les thèmes qui lui tiennent à cœur. A 77 ans, il entame sa carrière d’auteur romanesque avec « La pianiste de la Légion Rouge ». Entre 2018 et 2025, il éditera une Saga « Armony, pianiste rebelle » et un roman plus intimiste, « L’homme qui perdait les mots » sous sa nouvelle identité.

Bibliographie – En 1994, à l’occasion de la fondation d’Eurotechnopolis Institut il crée une collection spéciale Eurotechnopolis Institut et Dunod, dirigée par Gérard Blanc, co-auteur de certains des ouvrages édités (voir ci-après). L’entreprise virtuelle et les nouveaux modes de travail [archive]17, Odile Jacob, 1992. Prix Décideurs du manager du XXIe siècle. Il sera réédité dix ans [archive] plus tard aux Éditions d’Organisation (version française, anglaise, italienne et portugaise)

Le bureau du futur [archive], Eurotechnopolis Institut & Dunod, 1994.

Le Travail au XXIe siècle, mutations de l’économie et travail à l’ère des autoroutes de l’information [archive], Eurotechnopolis/Dunod, 1995. Rédaction collective sous la direction de Gérard Blanc, avec la participation d’auteurs, économistes, sociologues connus afin de lever le doute sur les impacts de la diffusion des TIC trop souvent considérés comme négatifs18.

Le syndrome de Chronos [archive], Eurotechnopolis/Dunod, 1997, avec Gérard Blanc [archive]. Prix Rotary du livre d’entreprise en 1998.

Business Generation, les micro-entreprises gagnent de l’argent sur Internet [archive], Village Mondial, 1999. Nominé pour le Grand Prix 1999 du livre du Management et de la Stratégie de l’Expansion Management Revue /McKinsey/Bol.fr

Mét@organisations, les modèles d’entreprises créateurs de valeur [archive], Village Mondial, 2000. Prix Turgot en 2001. Presse https://www.ettighoffer.fr/5913/autour-de-metaorganisations

Du Mal Travailler au Mal vivre [archive], Eyrolles, 2003) toujours avec Gérard Blanc. Ce livre a été nominé par la Fondation Manpower parmi les cinq meilleurs ouvrages sur les ressources humaines en 2004.

Trop, c’est trop ! Le stress des managers [archive], Eyrolles, 2004.

Netbrain, planète numérique[i] [archive], Dunod, 2008. Sous-titré « Les batailles des nations savantes », recevra le prix du livre de l’année 2008 par le Club de l’Économie Numérique [archive]

Par ailleurs, Denis Ettighoffer participe à plusieurs ouvrages de réflexion et d’analyse : Halte aux Absurdités Technologiques [archive] (Yves Lasfargue 2003) – L’Empire des Techniques [archive] (Ruth Scheeps 1994) – Géo-économie, Les Batailles des Savoirs [archive] (Choiseul 2010) – Storytelling, le guide [archive] (Édition du Désir 2009).

Denis Ettighoffer, fervent défenseur du libre-échange des connaissances [archive] et du « copyleft » a voulu que l’ensemble de ses publications présentées de façon plus détaillées soient librement disponibles sur son site [archive].  Pour plus de détails voir rubrique Presse

[i] Les futures batailles des nations savantes

Notes et références –

  1. Analyse prospective de Denis Ettighoffer[archive]
  2. L’analyse des NTIC par Denis Ettighoffer[archive], sur tv
  3. Le Téléspace de Villars de Lans
  4. Cybervillage pour entreprises à domicile [archive], sur L’entreprise.com
  5. L’agence Ebusinessgeneration [archive],
  6. Les droits de l’Homme numérique : le droit à l’oubli[archive], sur com
  7. Le droit à l’oubli : Un casse tête juridique [archive] novembre 2009
  8. L’organisation virtuelle [archive], sur Revue française de gestion
  9. L’innovation organisationnelle [archive], sur L’Expansion
  10. L’économie des Idées [archive], sur fr
  11. Nouveau cycle social [archive fr
  12. Cycle Eco-efficient et crise des référentiels économiques[archive], sur com
  13. Quels référents dans la bataille des nations savantes ? [archive],sur Boostzone Institute
  14. L’évolution de l’utilisation de l’Intranet dans les entreprises[archive], Université de Poitiers
  15. Management du changement[archive], sur Les Echos
  16. Le travail en miettes[archive], sur net

Liens externes

– Denis Ettighoffer – Auteur [archive] », sur data.bnf.fr (consulté le 11 janvier 2024)

-Archives Eurotechnopolis Institut https://web.archive.org/web/20040810120633mp_/http://www.eurotechnopolis.com/fr/index.html

 

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En 2002, il met au point une première expérience de Virtual Business Center : HttpCorp.com. Un Centre Virtuel d’Affaires et de services à distance à l’intention des professions libérales, consultants et travailleurs indépendants, concept aujourd’hui repris par l’Entreprise Facile.

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A propos de l'auteur

Denis

Denis Ettighoffer, fana de science-fiction, auteur de « L’entreprise virtuelle », le livre qui l’a fait connaître en 1992 est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Ses contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels sont nombreuses. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Son parcours atypique aura forgé chez lui une pensée singulière. Son dernier livre, « Netbrain, planète numérique, les batailles des Nations savantes » (Dunod) a reçu le prix du livre du Club de l’Economie Numérique en 2008. Denis Ettighoffer un temps Membre correspondant de l’Académie de l’Intelligence économique collabore désormais avec l’équipe d’IDEFFIE (Développement de l’expertise française et francophone à l’international et en Europe ) .

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