L’image de la terre, mère nourricière, s’est imposée de l’antiquité à nos jours. Nous la savons en danger et l’espèce humaine avec elle. Les écologistes, les spécialistes n’ont pas de mots assez durs pour nous reprocher l’utilisation inconsidérée que nous faisons de ses ressources. Le géophysicien James Lovelock affirme que les interactions entre les organismes et leur environnement sont suffisamment fortes pour influencer l’évolution de la vie. Sous le terme « d’empreinte écologique », les spécialistes de l’environnement évaluent les besoins de chaque homme selon son mode de vie et de consommation. Les besoins nécessaires aux habitants de la planète ne cessent de croître dangereusement. De son côté, abordant la géographie de la nouvelle économie, Kenechi Ohmae, développait l’idée d’un continent invisible. Il annonçait déjà la fin des états nations et la découverte d’un continent, virtuel celui-là, faisant l’objet d’une « nouvelle ruée vers l’ouest », dans lequel ont cours de nouveaux comportements socioéconomiques, des façons différentes de gagner de l’argent, d’analyser les transformations du monde. Avec la numérisation croissante des activités humaines, Denis Ettighoffer lui a préféré l’image d’une seconde planète qu’incarne un gigantesque artefact cybernétique : Netbrain. Un cortex planétaire de réseaux savants qui plongent et nous plongent dans une économie de la connaissance. Un livre écrit il y a une quinzaine d’année qui a reçu le premier prix du Club de l’Économie Numérique.

Digital Life is the must – La planète numérique, économe en ressources matérielles est en cours de peuplement. Une découverte qui intéresse les économistes mais aussi les spécialistes du développement durable pour qui il faudrait l’équivalent de plusieurs terres, de plusieurs Gaia, pour donner à chacun des habitants de la planète un confort minimum équivalent à celui d’un français des plus humbles. Denis Ettighoffer leur propose une planète d’une fertilité extraordinaire, d’une taille aussi importante que nécessaire, à l’intérieur de laquelle se trouvent les solutions et des idées innombrables pour continuer à progresser sans épuiser la terre de ses ressources. Nous voilà déjà de plein pied dans la thèse centrale de cet ouvrage : la planète numérique au secours des habitants de Gaïa. Pour Denis Ettighoffer, l’auteur de « Netbrain, planète numérique », les espaces de cette planète numérique sont ouverts à de nouvelles expériences, de nouvelles découvertes dans lesquelles s’engouffrent tous les jours des dizaines de milliers de curieux, heureux de pouvoir envisager de changer leur vie et surtout… le monde ! Issu des technologies de l’information et de la communication cet artefact, connu sous le nom d’Internet, capte un nombre croissant d’habitants virtuels qui se désignent sous le terme d’internautes. Des centaines de milliers de terriens migrent tous les jours dans un univers numérique interactif pour chercher du travail, de quoi gagner leur vie, se former ou se distraire. Sous nos yeux, cette planète numérique se remplit de peuplades aux origines et aux motivations aussi hétéroclites qu’elles le sont sur les continents de la terre. Parmi elles, certaines tentent de s’arroger des pouvoirs, des positions stratégiques pour gagner plus d’argent, pour accaparer plus de richesses au détriment des plus faibles. Sur cette planète numérique, mieux vaut perdre vite toute naïveté. La compétition pour s’emparer des meilleures positions bat son plein. Mais on y trouve aussi un formidable désir d’y inventer un nouveau monde grâce aux immenses ressources offertes par cette friche planétaire. Une friche arrosée par les savoirs et les volontés de millions d’internautes dont la puissance est en mesure de faire plier des États-nations et d’influencer le destin de grandes firmes internationales. Car, Internet est déjà une superpuissance économique et politique.

Le monde d’après était déjà là – Dans l’histoire en devenir Denis Ettighoffer nous laisse deviner que cette planète numérique va entrer en compétition avec les territoires ordinaires. Econome en énergie, en ressources matérielles, rapide comme l’éclair, bon marché, facile à utiliser, la planète numérique substitue à la dure matière ordinaire la fluidité, la légèreté, la quasi-gratuité des biens numériques. Le signe domine la matière qu’elle économise. Après s’être « tertiarisée » (plus de 70% des emplois dans UE), l’économie moderne se dématérialise progressivement. L’immatériel nous offre la possibilité d’un élan économique historique et incomparable s’appuyant sur l’expansion commerciale des biens numériques. Cela n’ira pas sans poser quelques problèmes et imposer de nombreux changements. Dans la société numérique, la fin des effets frontières pour les Etats comme pour les entreprises change fondamentalement l’angle d’analyse. Commercer est à la portée de chacun et plus seulement des entreprises organisées. On peut se faire des amis d’un bout à l’autre de la planète et préparer avec eux des projets comme s’ils étaient des proches.

L’économie y change de nature. Plus solidaire, grâce aux trocs, aux dons, plus accessible aux pouvoirs d’achats du plus grand nombre grâce aux marchés low cost. Sur cette planète numérique, avec ses possibilités d’échanges à coût marginal, des populations de fauchés, des gens modestes peuvent bénéficier de l’accès aux savoirs et entrer dans l’ère de l’économie des connaissances. Les régions les plus reculées ne disposant que de maigres ressources peuvent accéder aux bibliothèques virtuelles disponibles, aux ressources des laboratoires distants et aux programmes scolaires mis en ligne d’un peu partout dans le monde. Ils ont, grâce à Internet, l’accès aux biens communs, au capital immatériel le plus précieux qui soit : la connaissance. Et l’auteur d’insister sur ce constat, qui fait de Netbrain un livre foisonnant et difficile à résumer. Encore maladroits dans l’utilisation de ces nouvelles possibilités, des acteurs les plus divers tentent de défricher les arcanes de cette nouvelle planète numérique avec une liberté qui n’a pas d’équivalent dans nos entreprises, désormais en retard sur les habitants de l’Internet. Si les uns y cherchent fortune, d’autres tentent de concevoir un monde plus équitable, plus coopératif, moins consommateur de ressources matérielles et qui ne soit pas livré aux seules spéculations financières. La coopération des connaissances y est la règle. La mutualisation des ressources un devoir. La liberté d’accès aux savoirs et à la formation un droit aussi imprescriptible que le droit à la liberté de ses opinions et de se déplacer. http://dunod.ebrochure.fr/netbrain/page1.html

 

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A propos de l'auteur

Denis

Denis Ettighoffer, fana de science-fiction, auteur de « L’entreprise virtuelle », le livre qui l’a fait connaître en 1992 est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Ses contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels sont nombreuses. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Son parcours atypique aura forgé chez lui une pensée singulière. Son dernier livre, « Netbrain, planète numérique, les batailles des Nations savantes » (Dunod) a reçu le prix du livre du Club de l’Economie Numérique en 2008. Denis Ettighoffer un temps Membre correspondant de l’Académie de l’Intelligence économique collabore désormais avec l’équipe d’IDEFFIE (Développement de l’expertise française et francophone à l’international et en Europe ) .

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