Noble attitude. Mais, disons-le carrément : faut pas pousser mémé ! Ce n’est pas l’encombrement de votre PC qui fait débat. Ce sont les millions de prospectus numériques qui encombrent les serveurs de courriels qui posent le plus grave problème. Les envois massifs de spams (plusieurs millions par charrette) vont encombrer inutilement les réseaux. Pour le pékin -pardon le Beijingois- moyen, un premier tri est déjà opéré par la plupart des opérateurs de télécoms. Ne viennent mourir dans nos boites que des écumes indésirables certes mais pas de quoi en faire une maladie. Mes spams partent dans un fichier où je jette un œil rapide de temps à autre. Plutôt souvent d’ailleurs, compte tenu que l’on me gâte. Mais là encore, pas de quoi hurler à la mort, sauf à vouloir se rendre intéressant. En tout cas, moi qui assomme régulièrement quelques 5000 interlocuteurs glanés au fil de mes rencontres, de mes conférences et ceux encore qui ce sont pris au piège de mon application qui retient toutes les adresses en copie non cachées, je puis vous dire que je suis impitoyable contre les anti-spams ! Je suis impitoyable contre ceux qui ferment portes, écoutilles et courrier électronique au prétexte prétentieux qu’ils sont débordés de spams. Je note d’ailleurs que certains font métier de nous donner des leçons de communication ; tss, tss ! Jamais je ne tente de relancer une adresse qui demande une confirmation ou qui fait des manières pour accepter un courriel. Jamais je ne donne une justification de mon identité, qui justement n’est jamais cachée. J’élimine sans regret de mon fichier tous les internautes, les cousins, cousines qui se croient assiégés par de vilains commerçants et en fait se coupent au monde de l’internet. En plus, ils sont à côté de la plaque ! Car, à vrai dire, le problème, désormais, est ailleurs.

La saturation de mails (même tout à fait justifiés) auprès des destinataires est devenue si grande que de plus en plus d’internautes négligent leurs courriers électroniques, y répondent mal, tard ou pas du tout. Beaucoup d’ailleurs avec les virus balladeurs s’en méfient désormais. De nombreuses études ont pointées du doigt ces négligences à tel point que des sociétés spécialisées aident les entreprises à les gérer mieux dans le cadre notamment de la relation client. Mais nous n’en sommes pas tous là. Alors ?! Alors, il vaut mieux écrire selon la bonne vieille tradition. J’ai connu un président d’une grande société qui m’avouait attacher désormais plus d’attention à un courrier à l’ancienne. Cela fait travailler nos facteurs et elle permet de montrer notre talent à retenir l’attention de son interlocuteur qui, enfin, retrouve du plaisir à lire son courrier. D’ailleurs, si vous me donnez votre adresse postale, c’est promis, je vous enverrai moins de courriels et un petit courrier à l’ancienne, de temps à autre.

Denys

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A propos de l'auteur

Denis

Denis Ettighoffer, fana de science-fiction, auteur de « L’entreprise virtuelle », le livre qui l’a fait connaître en 1992 est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Ses contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels sont nombreuses. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Son parcours atypique aura forgé chez lui une pensée singulière. Son dernier livre, « Netbrain, planète numérique, les batailles des Nations savantes » (Dunod) a reçu le prix du livre du Club de l’Economie Numérique en 2008. Denis Ettighoffer un temps Membre correspondant de l’Académie de l’Intelligence économique collabore désormais avec l’équipe d’IDEFFIE (Développement de l’expertise française et francophone à l’international et en Europe ) .

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