Connaissez-vous de bonnes pratiques que nous pourrions recommander à nos collaborateurs ? C’est à peu près en ces termes que l’on me demande de trouver les solutions à ce sentiment épouvantable que le temps nous file entre les doigts et que notre goût au travail, nos 12 à 13 heures par jour n’arrivent pas à combler ni notre vie professionnelle, ni notre vie personnelle. Pour dire vrai, j’ai peu de goût pour les recettes de bonne femme. J’ai écris des livres sur le stress du aux NTIC en étant moi même sous des pressions les plus extrêmes. Mais cela m’amuse de vous dire mes bonnes pratiques, vous constaterez vous même qu’elles non rien de géniales. C’est pour cela peut-être qu’elles marchent. J’ai réussi à soulager la pression en deux temps.

La prise de conscience d’abord. En prenant de l’âge nous devenons plus fragiles face au stress. Nous prenons aussi conscience qu’il existe une écologie du temps au moins aussi importante que la pollution sonore ou atmosphérique. Pour moi, cela a émergé au fur et à mesure que j’écrivais et j’étudiais le sujet. Des trucs idiots parfois… exercez vous, ça marchera peut-être pour vous aussi :

  • Retrouvez un vieux carnet d’adresses et face aux multiples rendez-vous et problèmes que vous vous êtes imposé de voir cette année là interrogez-vous de savoir si vous avez réussi à les résoudre et si vous avez bien utilisé un temps si surchargé… inutile de vous dire que le résultat est rarement brillant. Bref beaucoup d’agitations pour pas grand chose. Ça réduit notre boulimie.
  • Vous avez de moins à moins de temps à consacrer à vos enfants et à vos amis et pire encore, lorsque vous y consacrez du temps s’est à la va vite… votre vie sociale ressemble plus à une vie mondaine qu’à une vie remplit d’amitiés. Pire. Vous les sur occuper, y compris durant leurs temps de loisirs, pour ne pas avoir à vous en occuper vous même.
  • Vous avez échappé de peu à quelques crises cardiaques chaque fois que votre PC s’enguirlandait de messages type « votre application a un problème et doit fermer » ou « un virus est installé sur le programme xxx «  ou encore de voir votre écran envahit par des pubs entrées à votre insu sur  votre navigateur pourtant protégé par des tas d’antivirus et autres parafoutaises.
  • Vous prenez conscience que vos enfants se débrouillent mieux avec ces outils que vous même de vos outils professionnels qui vous énervent.
  • Vous n’échappez plus aux sollicitations les plus diverses. Au début s’était pas marrant de voir que votre numéro en liste rouge était connu de tout le monde, de même que celui de votre portable, d’ailleurs cela n’amuse pas du tout non plus votre moitié d’être réveillé(e) en pleine nuit parce que vous ne savez pas protéger votre intimité.
  • Et si, autrefois, vous pratiquiez des sports régulièrement, aujourd’hui, vous vous rendez compte que vous avez perdu masse musculaire, que votre corps s’habillait de raideurs et que le cal de vos mains devient du cal au fesses à force de travailler assis.

Bref moins de disponibilités, moins d’activités physiques et le sentiment que le travail vous bouffe la vie quand il ne vous la gâche pas. Il faut réagir. Comment ?

La reprise en main. Lorsque l’on travaille beaucoup, il ne faut pas bien longtemps pour réaliser que nous avons des rythmes de travail propres. Chaque fois que nous chahutons ces rythmes pour de bonnes ou mauvaises raisons ça se paie.

  • Discipliner le temps. Ne travailler que quatre ou cinq jours au choix. Mais aussi spécialiser les jours. Celui où l’on travaille pour soi, celui ou l’on rencontre d’autres professionnels ou l’on se forme et ou l’on se maintien en forme.
  • Savoir se reposer. Défendre l’idée d’une vraie pose dans la journée éventuellement sous la forme d’une sieste de quelques dizaines de minutes paraît une bonne sauvegarde de sa santé.
  • Savoir déléguer. Pourquoi accepter les appels ou autres sollicitations professionnelles alors que pour quelques euros il est possible de bénéficier d’un accueil téléphonique sous traité et efficace.
  • Savoir se former. D’accord vous êtes de grands spécialistes et de bons professionnels. Mais reconnaissez-le : vous êtes nuls avec votre informatique et ses possibilités. Apprenez à vous faire aider et prenez le temps de vous former pour avoir de bons réflexes cela vous évitera quelques émotions inutiles.
  • Ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas que l’on vous fasse. Ne harcelez pas votre secrétaire ou autres personnels au téléphone ou pour des modifications incessantes de votre prose sous prétextes qu’ils y ont maintenant des outils performants. Ils risquent d’aller consulter vos confrères.
  • Et surtout. Gardez le sens de l’humour. Souvenez-vous des années d’études et des blagues épouvantables que vous avez faites ou les bons moments passés à partager avec vos potes, les soucis et la pression quotidienne. N’hésitez pas à connaître les écoles du rire et ses bienfaits thérapeutiques. Peut-être cela fera t-il évoluer l’idée que vous vous faites de votre métier, et je doute que vos collègues et vos clients auront à la regretter.
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A propos de l'auteur

Denis

Denis Ettighoffer, fana de science-fiction, auteur de « L’entreprise virtuelle », le livre qui l’a fait connaître en 1992 est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Ses contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels sont nombreuses. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Son parcours atypique aura forgé chez lui une pensée singulière. Son dernier livre, « Netbrain, planète numérique, les batailles des Nations savantes » (Dunod) a reçu le prix du livre du Club de l’Economie Numérique en 2008. Denis Ettighoffer un temps Membre correspondant de l’Académie de l’Intelligence économique collabore désormais avec l’équipe d’IDEFFIE (Développement de l’expertise française et francophone à l’international et en Europe ) .

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