Comment l’homme peut-il explorer et visiter l’univers ? Les avancées des applications des réalités virtuelles dans les métavers nous offrent tous les jours des possibilités surprenantes. Celle proposée par l’écrivain et prospectiviste Denys Detter en fait partie. Sa proposition : utiliser un télescope quantique dans un métavers.

Chacun peut déjà se déplacer dans un métavers qui l’immerge dans la forêt Amazonienne ou sur les glaces des pôles et bientôt avec les sensations physiques qui vont avec (odeur, sensations corporelles etc. …). Denys Detter affirme que demain ce tourisme atteindra les étoiles et chacun pourra visiter des astres inconnus dans une réalité virtuelle. Imaginez – dit-il – que nos télescopes, nos radars et nos lasers aient, à partir de la terre, sondé le système solaire et exploré à distance les caractéristiques chimiques, biologiques et géographiques d’une planète ou d’une masse céleste. Enregistrées dans un réseau d’ordinateurs quantiques, aidées par une IA, ces données peuvent maintenant permettre une immersion dans la reconstitution de cet univers virtuel. Ce monde parallèle sera alors devenu le jumeau numérique d’un objet céleste, l’avatar d’une planète matériellement impossible à atteindre avec les moyens matériels les plus sophistiqués.

Selon Denys Detter l’homme ne pourra jamais dépasser physiquement le système solaire. Il écarte la plupart des propositions les plus connues pour en proposer une pour le moins surprenante : le télescope quantique. Il raconte. « A une époque j’ai été l’heureux propriétaire d’un petit chat absolument adorable mais incapable de rester en place. Après avoir dû assister impuissant à la destruction de tout ce qui pouvait lui servir à se faire les griffes dans mon salon, j’ai eu l’idée de le fatiguer en m’amusant à balayer l’espace avec une lampe torche. La tâche lumineuse le rendait fou. Ainsi en balayant la pièce mon laser le faisait courir comme un dératé d’un endroit à l’autre. Au bout d’un moment je le voyais faiblir et je lui fichais la paix espérant qu’il était calmé. Je me suis trompé dans la majorité des cas.

Bien des années plus tard, je suis tombé sur un article qui recensait les observations sur des OVNI aux origines mystérieuses qui, majoritairement, faisaient état d’un mobile se déplaçant et changeant de positions à des vitesses fantastiques et incompatibles avec la physique connue. J’ai immédiatement fait le rapprochement avec l’histoire de mon chat : la tâche qui se déplace quasi instantanément. Une projection immatérielle incarnée dans notre monde, pouvait-elle être à l’origine d’une telle anomalie ? J’en ai conclu en toute hypothèse qu’une civilisation très avancée pouvait se permettre de « projeter » un instrument d’observation immatériel. Et puis j’ai laissé cela dans la corbeille des idées absurdes.

Les années ont passé. Une série d’articles sur les télescopes quantiques m’a ramené à ce souvenir qui s’inspire des progrès en cours de développement des futurs télescopes qui utiliseront la « téléportation quantique ». Une équipe de l’Université d’Harvard (États-Unis) propose d’utiliser la téléportation quantique pour observer les corps célestes. Pour ces chercheurs, « L’enchevêtrement quantique nous permet d’envoyer une image d’un endroit à un autre sans le transmettre physiquement, selon un processus appelé « téléportation quantique ». L’idée serait alors de créer un flux constant de paires enchevêtrées. Une des paires de particules résiderait au sein du télescope, l’autre se dirigerait vers l’interféromètre central. Lorsqu’un photon arrive d’une étoile lointaine, il interagit avec l’une de ces paires et est immédiatement téléporté sur l’interféromètre pour créer une image ». Le tout avec une économie de moyens sans comparaison avec les télescopes actuels. Par exemple, pour une étoile de magnitude 10 et une largeur de bande de mesure de 10 GHz, notre schéma nécessite un taux d’enchevêtrement d’environ 200 kHz avec une mémoire de 20 bits au lieu de 10 GHz auparavant. Si la technique est un jour explorée plus en profondeur, elle permettrait d’augmenter considérablement la résolution des images de plusieurs milliers de fois et pourquoi pas d’imager directement les exoplanètes en transit. Comme si nous la survolions.

Les développements des capacités de « téléportation » du télescope quantique laissent imaginer des applications des métavers pour des voyages virtuels. Bien sûr cela tient plus de l’intuition que du raisonnement scientifique mais l’écrivain pense que nous devons chercher la solution de l’exploration spatiale par l’utilisation de la « dématérialisation » des outils de R&D. Si on peut décrire et numériser un objet aujourd’hui demain ce sera un objet céleste à distance grâce à de nouveaux outils, Denys Detter est convaincu que nous pourrons le faire demain dans l’espace profond avec une sorte de « télescope quantique » utilisant les propriétés de la physique quantique pour explorer l’univers, le cosmos. Il nous donne rendez-vous au troisième millénaire pour en avoir la certitude.

Denis Ettighoffer – Paris le 12 mars 2042

 

 

 

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A propos de l'auteur

Denis

Denis Ettighoffer, fana de science-fiction, auteur de « L’entreprise virtuelle », le livre qui l’a fait connaître en 1992 est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Ses contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels sont nombreuses. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Son parcours atypique aura forgé chez lui une pensée singulière. Son dernier livre, « Netbrain, planète numérique, les batailles des Nations savantes » (Dunod) a reçu le prix du livre du Club de l’Economie Numérique en 2008. Denis Ettighoffer un temps Membre correspondant de l’Académie de l’Intelligence économique collabore désormais avec l’équipe d’IDEFFIE (Développement de l’expertise française et francophone à l’international et en Europe ) .

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